Sur les terres oubliées des Petites Iles de la Sonde
Sur les terres oubliées des Petites Iles de la Sonde
Indonésie : Expédition en Terres Oubliées de la Fondation Iris
ÉPISODE 14
OÙ L’ON PASSE A CÔTÉ D’UN TRÉSOR CACHÉ VALANT PLUS D’UN MILLIARD DE ROUPIES
5 Août 2015
Durant la nuit, une sérieuse houle nous fait tanguer drôlement. Nous arrivons à 7h sur l’île de Sumba. Nous allons directement au port de Waingapu qui est à l’abri. Vieux bateaux, pirogues de pêcheurs, ferry en instance de départ, cargos en train de charger...
Beau marché aux poissons au port. Nous partons au centre-ville en moto taxis. En chemin on achète des satés (brochettes de viande) dans des petites cabanes le long de la route. La ville n’a pas beaucoup de caractère, son artère principale est bruyante et les maisons sont en béton-tôle, sauf quelques unes, que le soin porté au jardin et les couleurs vives des façades rendent touchantes.
Puis visite du marché (épices, paniers, ikats ...), retour à la nuit tombée en bemo...
Le débarcadère est un escalier en pierre extrêmement glissant!
6 Août 2015
Départ à 7h pour le Parc de Manupeu Tanah Daru en super bus. Les marches du port sont toujours aussi glissantes. Nous grimpons sur les flancs des collines au-dessus de la ville : c’est une savane sèche où il y a des problèmes d’eau, clairement. Au raz de la route un ancien puits a été préservé : il est toujours plein d’eau et est utilisé par les habitants alentours. En contraste les creux des vallons sont plus humides et luxuriants et il existe des barrages avec des rizières dans les vallées élargies. Le sol est souvent corallien (roche blanche) mais il existe des zones de terre arable noire. Les maisons ont souvent un grand toit de tôle découpée au même format que les toits traditionnels. Les murs sont souvent en bambou joliment tressé. Les tombes sont de très grands caveaux en forme d’enclume.
Nous arrivons dans le parc naturel. Notre guide local ne sachant pas grand chose, essaie de prendre un semblant de chemin mais il est vite arrêté par la densité de la végétation, et ne pouvant utiliser de machette, nous rebroussons vite chemin. Nous nous contenterons donc des bords de la route très riches où nous trouverons de nombreuses espèces intéressantes.
Nous arrivons dans le parc naturel. Notre guide local ne sachant pas grand chose, essaie de prendre un semblant de chemin mais il est vite arrêté par la densité de la végétation, et ne pouvant utiliser de machette, nous rebroussons vite chemin. Nous nous contenterons donc des bords de la route très riches où nous trouverons de nombreuses espèces intéressantes.
7 Août 2015
Nous roulons vers l’est avec notre super minibus pendant deux heures. Et nous observons toujours un contraste saisissant entre les steppes sèches sur sol corallien et des zones vertes de rizières ou de mangroves étendues. Dans les steppes herbeuses, il y a des chevaux. Nous en avons même vu quelques uns montés dans la ville de Waingapu. Le cheval, héritage des portugais, est important sur l’île. C’est sur Sumba qu’il y a des Pasolas (tournois à cheval qui oppose des cavaliers de différents villages) en février.
Dans le village mégalithique de Rende les maisons sont très très grandes, plus grandes que dans les autres villages visités, d’ailleurs en général il y a deux portes et y vivent deux familles voire quatre. Les immenses toits sont en alang-alang ou malheureusement en tôle. Le sol sec est fait de dalles de coraux. Les sépultures trônent au milieu du village. Ce sont d’étonnantes structures sur dalle qui ressemblent à d’énormes dolmens de pierre corallienne. L’extraction et le transport de ses dalles de pierre sont difficiles et dangereux. Elles proviennent de la colline qui surplombe le village. En 1926 un accident a fait 60 morts. Depuis le gouvernement a interdit les extractions, et ainsi est arrivée l’aire du béton.
Seuls les totems continuent d’être en pierre. Ils sont sculptés de manière étonnante avec tout un bestiaire. Le crocodile symbolise la richesse masculine, la poule la richesse féminine, le perroquet la transmission et l’élévation de l’esprit...
Sculpture d’orang-outang
La plus vieille sépulture porte la sculpture d’un homme accroupi. Il représente l’ancêtre, un orang-outan qui existait dans les forêts alentours, il y a longtemps, longtemps. Ils savaient donc bien avant Darwin que l’homme descend du singe!
En descendant vers la rivière nous passons par un espèce de jardin savamment empierré. Des ficus géants y sont vénérés et des sacrifices d’animaux y ont encore lieu. Picnic a la rivière au pied d’un immense flamboyant. Une bufflesse albinos aux cornes inversées passe dans l’eau, nonchalamment. Vision hallucinante!
Nous apprendrons plus tard qu’à Sulawesi cette “classe” de buffles est une des plus recherchées pour les sacrifices et se monnaie jusqu’à 1 milliard de roupies!
Une heure plus loin nous visitons le village de Pau. Les maisons sont également immenses avec des toits remarquables. Les sépultures sont du même type et les totems foisonnent de symboles animaux également. Ce qui diffère ce sont quelques scènes sculptées sur les stèles funéraires de travaux des champs, de tissage, ou autre activités humaines.
Et c’est le dernier soir!
Christophe a préparé depuis plusieurs jours un très chouette court-métrage de quelques minutes. L’équipage du Royal Fortuna et l’équipe Iris applaudissent chaleureusement.