Sur les terres oubliées des Petites Iles de la Sonde
Sur les terres oubliées des Petites Iles de la Sonde
Indonésie : Expédition en Terres Oubliées de la Fondation Iris
ÉPISODE 10
DANS LEQUEL ON SE RETROUVE DANS UNE AMBIANCE DIGNE
DU ROYAUME DU MORDOR
28 Juillet 2015
Après une nuit de navigation relativement agitée, nous arrivons à 5h du matin en vue de Komba, montagne volcanique isolée de la mer de Florès. Ce volcan est connu pour sa ponctualité, il crache toutes les 10 minutes un épais panache de fumée dans une ambiance assourdissante. Nous avions rêvé plusieurs fois dans la nuit de son grondement avant l’heure. En fait ce matin là, il est assez calme et son rougeoiement dans la nuit n’est pas très spectaculaire. Il faudra attendre les premières lumières matinales pour que l’activité volcanique reprenne vraiment.
Nous rejoignons ensuite l’autre côté de l’ile et débarquons sur une petite plage de sable noir où se sont installés quatre pêcheurs venant de Sulawesi. Ce sont de rudes travailleurs, burinés, en loque, un peu farouches mais aussi souriants. Nous prenons des photos de leur camp : une bâche comme abri et des perches de bambou comme séchoirs pour leurs poissons dûment ouverts en deux et nettoyés après avoir passé 24 heures dans une natte de sel.
Ainsi traitées, ces créatures inspirent les plus terrifiantes histoires de science fiction. Avec le volcan qui crache régulièrement de la cendre comme une respiration méphitique, on se croirait dans le Royaume du Mordor.
En fait ce sont des thons, des marlins,... payés 35 000 roupies par kilo sec. Les prises sont à peu près de 400 kg sur les 28 jours qu’ils ont déjà passés là. Avec leur petite embarcation, ils mettent une semaine pour arriver la et autant pour retourner. On compte donc environ 250 € par mois et par personne ce qui est un bon salaire. Mais quel gâchis écologique et économique : ces beaux poissons, sales et couverts de cendres malheureusement, seront utilisés en farine animale! Nous donnerons aux pêcheurs les crêpes et toasts restants du breakfast.
De l’autre côté de l’île les éruptions s’intensifient. On entend comme des petits gravillons tomber sur la plage, c’est de la poussière volcanique. Christophe, qui avait envoyé le drone très haut au dessus de la mer pour prendre des vues d’ensemble de l’île, le ramène vers la plage en entamant une lente descente progressive.
Malheureusement un grain de sable volcanique tombe sur une manette de la télécommande et la bloque en position descente. Le drone plonge vers la mer, arrive à quelques dizaines de centimètres de la surface de l’eau. Mais ouf, Christophe arrive à la débloquer à temps!
Nous revenons du côté de l’île où ont lieu les éruptions. Cette fois-ci le spectacle est au rendez-vous. Le volcan explose à intervalles réguliers et nous entendons les grondements tant attendus.