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Indonésie : Expédition en Terres Oubliées de la Fondation Iris

 

ÉPISODE 6

 DANS LEQUEL IL S’EN EST FALLU DE PEU QUE FRANÇOISE PERDE LA PEAU

Carnet de voyage du photographe Jacques Bravo dans les peties iles de la sonde en Indonésie. Iles de Bimba et Pulasi

19 Juillet 

Nous avons fait le trajet vers le nord toute la nuit (une traversée de 15 heures). Ça bougeait dans tous les sens et les craquements du bateau étaient impressionnants! Au petit matin nous apercevons la terre au loin, le ciel est gris. L’occasion de rattraper un peu de sommeil jusqu’à 9 heures.

Nous débarquons sur la petite île de Bimba. Le ferry ne passe qu’une fois par semaine dans cette île éloignée, au sud de Sulawesi, et elle ne doit pas voir beaucoup de touristes passer. Dans le premier village sur la côte ouest, appelé Tanjung, les enfants nous accueillent, d’abord timides. Ces habitants de l’ethnie Bajo vivent dans des maisons colorées sur pilotis.

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Ile de Bimba

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À chaque maison devant laquelle nous passons on nous offre du thé et des gâteaux, c’est la tradition pour les visiteurs le jour de « Lebaran » où, après dix jours de vacances nationales, chacun rentre dans son village natal pour célébrer la fin du ramadan en famille.

On progresse dans le village au milieu des enfants et de la population qui nous regardent avec autant d’émerveillement et de curiosité que nous les regardons. Un chemin de béton nous emmène à travers la forêt de l’autre côté de l’île à un autre village.

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En haut de la colline sur le chemin, une volée de petites filles jouent les princesses en robes roses à l’occasion de la fête marquant la fin du ramadan.

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Nous croisons des bananiers et des anacardiers portant de très belles noix de cajou. Françoise prend ce fruit et commence à le décortiquer, une huile en sort, il y a la graine de couleur foncée à l’intérieur. Thomas ainsi qu’un autre homme du village l’informe que ce produit est extrêmement toxique, il brûle la peau et donne des cloques. Mauvaise surprise... Vite de l’eau, de l’huile solaire (tout ce qu’on trouve) pour se nettoyer. Un peu plus loin une femme donne du savon et tout rentre dans l’ordre... Françoise n’y laissera pas sa peau, ouf!

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Le fruit défendu !!

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En bas de la colline, nous arrivons à un autre village de 300 habitants appelé Bimba comme l’île, bien tenu, avec de belles maisons alignées le long d’une rue surélevée cimentée et d’un caniveau (sans doute très utile lors de la mousson). Il existe de nombreux puits entre les maisons, où les femmes se lavent en sarong. Leurs cheveux et leur visage sont enduits de coco râpée comme cosmétique.

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Si certaines maisons sont encore sur pilotis, toute en bois, plus aucune n’est située sur la mer depuis que le gouvernement l’a interdit suite aux typhons et raz de marée des dernières années. Le bois est plus joli, mais moins durable (termites et mousson sévère) et est devenu plus cher. On achète deux bébecs (canards) vivants, qui seront tués, ébouillantés puis plumés par Yaani notre cuisinier, et que l’on mangera le soir même.

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L’après-midi est toujours aussi maussade. Nous partons faire une excursion sur une autre partie de l’île. Thomas part avec Françoise à la recherche d’espèces de bambou potentiellement intéressantes car le littoral semble sauvage. Il trouve un bosquet de bambous épineux : base buissonnante dont certaines branches courtes sont transformées en épines. Au centre des grosses cannes s’élancent à plus de 15 m de haut.

Les autres ramassent les détritus de la plage pour en faire un grand carré photographié par Jacques. Il s’agit surtout de déchets flottants, par ordre de fréquence: tongs, bouteilles plastique, polystyrène, sacs plastique, flacons pharmaceutiques et de cosmétique, briquets, filtres de cigarettes, quelques seringues, quelques objets type barrettes, peignes, un sac à dos... Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg! Les détritus seront collectés et rapportés à bord.

La nuit incident: le bateau touche le fond corallien car le vent et le courant font tourner le bateau autour de son ancre. Au deuxième incident, nous levons l’ancre et voguons vers Pulasi (5 heures de navigation).

Ile de Pulasi

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20 Juillet 

Arrivée vers 7 heures du matin devant l’île de Pulasi, verdoyante de palmiers, cocotiers et autre végétation superbe. Très belle météo ce matin. Nous débarquons vers 9 heures sur le sable blanc. Une famille est installée sous les cocotiers en train de récolter les noix de coco.

Un homme d’une grande agilité grimpe le long d’un cocotier jusqu’au sommet pour décrocher les noix. Attention car elles tombent comme des bombes sur le sol mais sans éclater. La technique de grimpe : l’homme protège son torse avec un tablier de cuir (bien patiné), il noue en huit une corde entre ses deux pieds et démarre l’ascension en posant d’abord ses mains sur le tronc puis très vite en dessous ses pieds et la corde entourant l’arbre. Il déplie ses jambes et les replie et ainsi de suite jusqu’au sommet pour atteindre les fruits et les palmes. Il coupe une dizaine de noix par arbre.

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Une forêt de cocotiers

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Nous nous posons quelques instants au frais sous des pilotis avec une mamie, des enfants autour d’une balançoire, une maman et son bébé... Un tas d’écorces de coco et des fagots de bois sont entreposés, bien rangés, bien propre. Non loin se trouvent les tombes très simples: un rectangle de terre entouré de petites pierres (80 x 130cm) avec au centre un pilier de bois sculpté de 50 à 60 cm de haut. Le village est paisible.

Des gamins passent à vélo. Trois ou quatre chariots pleins de briques provenant de la briqueterie du bout de l’île avancent poussés par le père et le fils souvent. Ils nous regardent passer avec le sourire.

Agus et l’équipage sont repartis à terre pour préparer un barbecue sur la plage pour le dîner. Un grand feu a été préparé sur le côté, on l’allume après notre repas. C’est un magnifique feu de joie, énorme, très impressionnant. Jonathan nous met de la musique et Jean-Marie démarre une danse de sioux autour des flammes!!!

Jonathan nous initie à une danse, l’équipage nous a rejoint pour cette belle fête, très joyeuse soirée. On prend soin d’éteindre le feu avec du sable et de l’eau de mer.

Ile de Pulasi, Danse du feu Jean-Marie-.
livre au premier matin du monde
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